Homélie du 33ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 5 novembre 2011Les talents que Dieu nous confie
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L’évangile de ce dimanche nous oriente vers la fin des temps. C’est un sujet qui agite de nombreux esprits, surtout du côté des sectes. Au cours de ces derniers dimanches de l’année liturgique, l’Eglise nous donne l’occasion d’y revenir à la lumière de la Parole de Dieu. La deuxième lecture nous montre que ces questions devaient également habiter les premiers chrétiens. Saint Paul rappelle à ceux de Thessalonique qu’au sujet du retour du Seigneur, l’important n’est pas de penser aux délais et aux dates. L’essentiel c’est de voir ce que nous allons faire de cette attente et des biens qui nous sont confiés.
L’évangile nous parle précisément de ces biens que le Seigneur nous a confiés. Il y est question de “talents”. Pour éviter toute confusion, il faut savoir que ces talents ne sont pas d’abord des qualités. On dit que certains ont des talents pour la musique, d’autres pour le chant, d’autres encore sont très habiles pour le bricolage. C’est sûrement bien, mais ce que Jésus veut nous dire est bien plus important. Dans la bible, un talent c’est une somme de 6000 deniers ; c’est le salaire de 20 à 30 années de travail. Quand Jésus nous parle de cinq talents, puis deux, puis un, il s’agit donc d’une somme considérable. C’est une manière de dire que Dieu nous confie tous ses biens. Il nous fait confiance pour les gérer et les faire fructifier.
Pour comprendre quels sont ces talents, il suffit de parcourir les évangiles. Le premier c’est celui de la Parole de Dieu. Elle nous est confiée dans la liturgie. Nous pouvons nous en nourrir pour notre vie de tous les jours. Cette Parole c’est comme une lumière qui ne demande qu’à être partagée et communiquée au monde entier en vue du Royaume de Dieu. Les paroles de Jésus sont celles de la Vie éternelle. Et malheur à nous si nous les gardons pour nous seuls. Le deuxième talent c’est celui du Pain de Vie. Il nous est confié dans l’eucharistie. Nous nous rassemblons à l’église pour accueillir l’amour qui est en Dieu, puis nous sommes renvoyés par Jésus lui-même vers nos frères et sœurs, en particulier ceux qui sont dans la précarité. Le troisième talent, c’est celui de la charité que Dieu dépose en nous. C’est Jésus lui-même qui nous invite à ouvrir les yeux, nos mains et notre cœur à ceux et celles qui nous entourent. Sa priorité va vers les plus pauvres, y compris le mendiant qui peut se trouver à la porte de l’église.
Cet appel à faire valoir les talents se trouve concrétisé à la fin de l’évangile de Marc. Au moment de les quitter, Jésus envoie ses apôtres dans le monde entier. Il leur donne trois missions : “Allez” à la rencontre ; proclamez la bonne nouvelle ; baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Tout commence par la rencontre, l’accueil de l’autre et le partage. Jésus lui-même nous donne l’exemple en accueillant les malades, les petits et les exclus de toutes sortes. C’est vrai que cela n’est pas facile, mais Mère Térésa, Sœur Emmanuelle, l’abbé Pierre et bien d’autres l’ont fait. Nous chrétiens, nous ne pouvons pas faire autrement que de chercher à voir chacun avec le regard même de Jésus.
Le deuxième talent, c’est celui de la Parole. Quand l’un des nôtres vient de mourir, nous nous mettons à parler de ses qualités. Notre regard sur lui a changé. Alors, nous pouvons nous poser la question : Pourquoi attendre la mort pour voir les qualités de ceux qui nous entourent. La bonne parole c’est celle qui revalorise l’autre, lui redonne confiance et le guérit. La Parole du Christ est bonne nouvelle pour les pauvres, les prisonniers et tous les exclus. Elle nous annonce que nous avons tous du prix aux yeux de Dieu. Il est présent à travers le petit que nous croisons sur notre route. Et comme pour Caïn dans le livre de la Genèse, il nous demandera : “Qu’as-tu fait de ton frère ?
Troisième talent, le baptême : Baptiser quelqu’un c’est l’intégrer dans l’amour qui est en Dieu. Désormais, nous sommes membres d’une même grande famille et Jésus nous y apprend à voir l’autre comme un frère ; c’est le commandement qu’il nous laisse : “aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés”. Vivre en baptisé, c’est accueillir l’amour qui est accueillir l’amour qui est en Dieu et nous laisser transformer par lui ; puis nous sommes envoyés dans le monde pour le communiquer à tous ceux et celles qui nous entourent. Beaucoup souffrent de la violence et des injustices. D’autres sont enfermés dans la misère, l’angoisse et la peur. Le Seigneur compte sur nous pour leur apporter l’amour qui est en lui.
Tous ces exclus font partie de ce trésor inestimable que Dieu nous confie. Nous ne pouvons pas construire et développer le Royaume de Dieu sans lutter contre la pauvreté, la violence et toutes les formes d’injustices. C’est à cette condition que nous pourrons porter du fruit pour le Royaume. Et c’est ainsi que nous pourrons entrer dans la joie de Dieu.
En ce jour, nous pouvons reprendre l’oraison du missel : “Accorde-nous, Seigneur, de trouver notre joie dans notre fidélité : car c’est un bonheur durable et profond de servir constamment le créateur de tous biens. Amen
D’après diverses sources
oui les sectes s’agitent quand le monde va mal,elle sont d’autant plus redoutable,car notre monde va vite,et virtuel, je constate en effet que l’ont end a occulter la mort,que les partisans de l’euthanasie s’agitent je suis pour le devellopement des soins palliatifs,le monde s’agite, dieu tiens le gouvernail,nous sommes dans sa barque,nos vies sont agites par des vents contraires je pense a mes parents,qui sont decedé que je porte dans mon coeur,je soutiens ma fille qui doit trouver du travail,mais c’est difficile mais il ne faut jamais baisser les bras,l’apocalyse c’est la paix durable,les ouvriers de l’evangile ce sont les pretres,merci a vous,je lis magnificat et la lectio divina,je suis pragmatique,on apprends tous les jours jusqu’a la fin
Merci de ce commentaire. Puisque vous parlez de l’Apocalypse, je vous invite à voir un commentaire que j’en ai fait sur mon autre blog : http://avecjesus.eklablog.com/comprendre-la-bible-c852215
OSER UTILISER SON PETIT TALENT
La venue du Messie n’a pas mis fin à l’histoire, ainsi que beaucoup le pensaient : Jésus a bien inauguré le Royaume de Dieu sur terre mais le temps continue. Embrasé par des conflits et des catastrophes, il est le vecteur de la mission universelle de l’Eglise qui a le devoir d’annoncer la Bonne Nouvelle et il est dirigé vers la Parousie, la venue du Fils de l’homme. Donc le temps a un sens et une signification.
Entre « Jésus venu » et « Jésus à venir », la période intermédiaire est capitale : l’enjeu est d’apporter aux hommes la joie de la Bonne Nouvelle. Mais en s’étirant, l’histoire est propice à tous les doutes : est-il vrai que le Christ viendra ? Vaut-il la peine de poursuivre la tâche missionnaire ?
C’est pour cette raison que, dans son ultime enseignement, Jésus souligne que le pire danger pour les disciples n’est pas l’exacerbation du mal, la débauche, l’athéisme, la gravité des persécutions. Il est dans le découragement, la tiédeur, la peur des disciples qui perdent l’espérance. Ce sont de braves gens, polis et honnêtes, ils pratiquent leurs rites, ils donnent une pièce aux pauvres…mais ils n’attendent plus. —– Ils ont laissé s’éteindre la flamme de la foi (parabole des jeunes filles de dimanche passé).
—– Ils ne luttent plus : parabole de ce jour.
DES SERVITEURS RESPONSABLES
« Jésus disait encore cette parabole :
Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens : à l’un 5 talents, à l’autre 2, au 3ème 1. A chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Au moment du récit, Jésus sait qu’il va « partir ». Dans la mort certes mais, par elle, chez son Père qui, un jour inconnu, le renverra. Sa Pâque accomplit l’essentiel : le salut du monde est effectué mais il n’est pas imposé. Le Royaume du Père doit se propager, se proposer aux libertés : c’est l’événement le plus important, la clef de l’histoire, la digue contre la méchanceté, le racisme, la haine, la guerre, la drogue et l’ouverture à l’amitié, la réconciliation, la paix.
Pour cela il faut que ceux qui l’ont accueilli, l’annoncent aux autres, aux multitudes de toutes les nations. Les croyants, les chrétiens, les baptisés sont tous des serviteurs qui ont été appelés et ont reçu des capacités différentes.
Car le Seigneur nous respecte, il nous rend responsables. Il nous confie des dons d’une valeur inestimable : le « talent » est la plus forte monnaie de l’époque : environ 35 kg d’or !!!! (c’est à partir de cette parabole que le mot entrera dans le langage courant, au sens de « capacité »).
L’Evangile, la découverte d’un Dieu qui aime tant le monde qu’il lui donne son Fils, le chemin des Béatitudes, la Miséricorde infinie envers le prodigue et l’adultère, le baptême et l’Eucharistie, le mystère de l’Eglise, communauté pécheresse et pardonnée : toutes ces réalités sont des cadeaux d’un prix infini et nous avons à les faire fructifier.
Chacun a reçu sa part, plus ou moins, sans que l’on puisse en savoir la raison. Mais chacun doit remplir sa mission.
LE RETOUR ET LA REDDITION DES COMPTES
Longtemps après, le maître revient et demanda des comptes. Le 1er s’avança : « Seigneur tu m’as confié 5 talents : j’en ai gagné 5 autres – Très bien, serviteur bon et fidèle : tu as été fidèle en peu de choses, je t’en confierai beaucoup. Entre dans ma joie ». –
— Le 2ème : « Tu m’as confié 2 talents : j’en ai gagné 2 autres.
– Très bien, serviteur bon et fidèle : entre dans ma joie ». —–
Le 3ème : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur : j’ai eu peur, j’ai enfoui ton talent en terre. Le voici. »
– Serviteur mauvais et paresseux : tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé. Il fallait placer mon argent à la banque; à mon retour, je l’aurais retrouvé avec intérêt. Enlevez-lui son talent et donnez-le à l’autre. Car celui qui a recevra encore et sera dans l’abondance. Celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors, là où il y aura des pleurs et des grincements de dents »
« Longtemps après » : le délai de la parousie sera immense car la Bonne Nouvelle est loin d’avoir été présentée à tous les peuples. Aussi la tentation est-elle grande de baisser les bras. La parabole secoue notre apathie, tourne nos yeux vers l’avenir inéluctable, réveille notre responsabilité : un jour le Seigneur reviendra. Et il demandera des comptes.
La grâce n’est cadeau que pour être tâche ; la vocation est mission. La profession de foi est en effet « une profession » : il y a un métier d’être chrétien. Et mille manières diverses de l’exercer. La foi n’est pas un privilège à conserver dans le secret de la conscience : elle active, remue, inquiète, mobilise, embauche, responsabilise. Chacun aura à rendre compte. Au prorata de ce qu’il aura reçu.
La parabole met en garde le « petit chrétien ordinaire » qui bée d’admiration devant les grands Saints et en tire prétexte pour justifier son immobilisme. C’est le serviteur qui n’a reçu qu’un talent qui est averti : si peu que l’on ait reçu de Dieu, cela doit être utilisé. Pour marquer l’insistance capitale, la parabole ose comparer le Christ à un maître dur et inflexible : on ne joue pas avec la responsabilité chrétienne. La mission n’est pas une option facultative. La grâce non utilisée est reprise, perdue.
A nouveau Matthieu évoque la perspective affreuse du « dehors », du désespoir d’avoir raté sa vie.
LA COMMUNAUTÉ CHRÉTIENNE EST COMMUNAUTÉ MISSIONNAIRE
Nos paroisses, nos communautés chrétiennes changeraient du tout au tout si chaque membre apportait à l’ensemble le peu qu’il est capable de faire. La conjoncture actuelle est propice à cette conversion. Trop longtemps l’abondance des responsables (prêtres, religieux, religieuses) a fait que les communautés reposaient sur eux : aux autres, il n’était demandé que de suivre le train, de pratiquer les cérémonies.
Aujourd’hui il est plus que temps de retrouver l’élan collectif des premières Eglises où l’on apprenait à tout baptisé qu’il devenait de facto un membre actif. Les travaux à accomplir sont immenses.
La mission à réaliser d’urgence par les pasteurs est de chercher, en dialogue avec tous les baptisés, l’éventail de tout ce qu’il y a à faire pour que la communauté fonctionne ; et ensuite d’appeler à se répartir les tâches et à se mettre ensemble au travail.
Il faudra beaucoup de courage et de patience pour secouer l’apathie et la peur de certains : combien de curés se découragent devant la muraille des refus : « Oh vous savez, moi, il ne faut rien me demander…Moi, je ne suis bon à rien… Moi, je n’ai pas le temps… »….. « Serviteurs mauvais et paresseux ! »
Mais par ailleurs beaucoup de baptisés sont prêts, depuis longtemps, à assumer certaines fonctions : hélas personne ne les a encore embauchés. Certains clercs et laïcs accaparent des tâches comme des privilèges perpétuels, ils n’osent pas faire confiance à d’autres.
Comment devenir une Eglise de « bons et fidèles serviteurs ? ».
Dans une société qui allèche, fait miroiter tous les plaisirs qui prétendent combler notre aujourd’hui, comment rendre aux chrétiens l’espérance de la seule JOIE qui demeure, la joie de Dieu ?
Comment les convaincre qu’à « la banque de Dieu », il n’y a nul risque de faillite, mais au contraire la certitude que les modestes dévouements actuels seront récompensés au centuple ?
Raphaël D
J’ai voulu à travers ce petit mot de MERCI juste pour vous remercier de tout que je bénéficie de vos homélies et commentaires des lectures des dimanches , personnellement ça m’aide beaucoup dans mes préparations. Encore une fois GRAND MERCI monsieur l’abbé Jean.
Que Dieu vous bénisse et vous garde !!!
Merci Père Raphaël pour ce commentaire d’évangile. Ce commentaire bouste mon quotidiien et je retiens tout au long de ce jour ces deux phrases:
“La grâce n’est cadeau que pour être tâche ; la vocation est mission. La profession de foi est en effet « une profession » : il y a un métier d’être chrétien.”
Petite question: y-a-t-il chaque jour un commentaire ou une homélie de l’évangile du jour?
Belle semaine
Malouchaca
En réponse à la “Petite question de Malouchaca” :
“y-a-t-il chaque jour un commentaire ou une homélie de l’évangile du jour? “
OUI, le P. André REBRÉ, des Fils De LA CHARITÉ, a sorti un ouvrage titré : “L’ÉVANGILE AU FIL DES JOURS, méditer et prier avec les évangiles de semaine”, les éditions de l’Atelier, 25 €,
Que le P. Compazieu lui communique mon adr. courriel si elle désire d’abord en consulter qqes pages (autor. de l’auteur). jacob-louis(chez)orange.fr (Remplacer (chez) par @ ) antispam
Décidément les paraboles de Jésus sont dérangeantes. Celle que nous venons d’entendre ne fait pas exception à la règle. Le partage inégalitaire entre les serviteurs, la logique du gain adoptée par les deux serviteurs déclarés avisés et le sort réservé à celui qui est dit incapable, l’invitation au rendement maximum sont fort peu… évangéliques ! C’est l’indice qu’il ne faut pas prendre ces images au premier degré, mais en découvrir le sens profond.
Un talent, à l’époque de Jésus, est un capital très important, un gros lingot d’or qui vaut 30 années de salaire : quasiment toute une vie. Deux ou cinq talents représentent donc une fortune colossale.
Ces talents généreusement confiés par le « Maître parti en voyage », – entendons Dieu lui-même -, représentent notre vie reçue gratuitement, le monde à construire, le joyeux message de l’évangile à partager. Retenons donc d’abord que, dans la perspective de son Royaume qui vient, Dieu a remis toute une vie entre nos mains pour que nous la fassions fructifier.
Dans la parabole, chacun aussi reçoit à la mesure de ses possibilités. Ce ne sont pas les chiffres qui importent, mais de faire tout son possible. Les deux serviteurs qui ont doublé l’apport initial sont félicités de la même manière. Si le troisième avait produit un seul « talent », il aurait eu droit au même compliment.
Le grand enseignement de ce récit est que Dieu nous associe à ses affaires, c’est-à-dire à son Royaume ; chacun reçoit sa part de responsabilité. Dieu nous veut actifs, imaginatifs. Il nous place dans un monde rempli de possibilités pour que nous soyons créateurs avec lui. Sommes-nous de ceux qui agissent ou de ceux qui enfouissent ? Ne rien faire de mal ou même ne rien faire du tout n’est pas synonyme de bien faire ! «J’ai rêvé qu’un homme se présentait au jugement de Dieu, racontait Raoul Follereau, l’apôtre des lépreux de mon enfance. Et il disait : «Tu vois, Seigneur, j’ai obéi à ta loi, je n’ai rien fait de malhonnête, de mauvais, d’impie. Mes mains sont propres…» – «Sans doute, répondit le Seigneur, sans doute, mais tes mains, elles sont vides ! En fait, tu n’as rien fait, tu n’as rien risqué, rien produit. » Dans la parabole des talents, Jésus nous rappelle qu’il n’existe pas de vrai christianisme sans engagement et sans risque.
« J’ai eu peur ! » dit le troisième serviteur pour s’excuser. Il n’a rien gaspillé. Il n’a rien perdu. Il n’a rien fait. Il n’a pas vu la confiance qu’on lui faisait en lui donnant cette somme énorme. Il s’est laissé envahir par la peur, car il portait, sur le maître qui l’avait comblé, un regard biaisé, une vision de défiance. Il a imaginé sa dureté et son intransigeance au lieu de voir sa générosité.
Notre regard sur le Seigneur conditionne notre engagement. La confiance fait oser et entreprendre. Sommes-nous actifs ou passifs ? « Endormis ou vigilants » comme nous y invite saint Paul (2e lecture). Enterrant notre talent comme le troisième serviteur ou en rapportant cinq autres, comme la femme vaillante du livre des Proverbes. Si cette femme est digne d’éloges, c’est parce qu’elle donne aux tâches de tous les jours une dimension d’amour et d’espérance. Devenons des « serviteurs bons et fidèles. »
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Sans être nouveauté, mais peut-être avec plus forte acuité, notre monde comporte quantité d’évènements douloureux, catastrophes dites naturelles ou causées par l’action humaine. De plus en plus sont posées des questions sur la fin possible de notre planète. Si l’homme n’a guère possibilité d’être maître de tous ces évènements beaucoup s’interrogent sur leur fin liée à la fin du monde. Quand aura-t-elle lieu ?
L’Apocalypse dans la Bible est scrutée finement mais ne donne aucune date. Certains guidés par une science mal comprise ou un esprit faussé affirment des jours précis. Qu’en penser ?
Dans la liturgie de ce dimanche l’Apôtre St Paul (2ème lecture), guidé intérieurement par le Seigneur, nous dit qu’il est bien inutile de rechercher la date de la venue du Christ : « le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit », sans prévenir ! Simplement il annonce que ses disciples ne seront pas surpris, ni dans les ténèbres, quand arrivera ce jour. Aussi conseille-t-il : « ne restons pas endormis comme les autres, soyons vigilants et restons sobres », appel à une persévérance dans la foi et une vie d’amour.
Dans l’Evangile (Matthieu 25, 14-30) Jésus lui-même parle à ses disciples de sa venue, non datée, mais pour préciser un comportement de vie dans cette perspective. Décrite alors la parabole dite « des talents ».
Un homme part en voyage, appelle ses serviteurs, et leur confie la gestion de ses biens. A l’un il donne cinq talents, à un autre deux, au 3ème un seul. Longtemps après il revient et demande des comptes à ses serviteurs. Les deux premiers ont fait fructifier les talents confiés. Le dernier a enfoui son talent sans s’occuper d’un rapport. Son talent lui sera ôté pour être donné au premier qui en a dix.
Cette parabole explique l’action même de Jésus. Il est cet homme parti pour un temps non déterminé. Les biens confiés ne sont autres que la terre et la vie humaine à gérer selon les voies tracées par Dieu, avec des répartitions diverses. Au retour de Jésus lui-même fera le jugement. Qu’avons-nous fait de notre vie et des biens terrestres confiés ? Les uns ont su ouvrir largement leur cœur à l’Esprit d’amour et agir en conséquence. Ils en seront récompensés. Quant à celui qui a enfoui son talent, a résolu de vivre en dehors de l’amour, il ne peut être heureux. A-t-il vécu dans la haine, le mensonge, l’égoïsme, le mépris des autres ? Il est « jeté dans les ténèbres où il y aura pleurs et grincements de dents ».
En résumé sachons aimer vraiment et constamment, et Dieu, et tous nos frères humains sans exception ; prions pour ceux et celles qui auraient fermé leur cœur à l’amour afin qu’ils puissent retrouver un jour, après conversion, une vie nouvelle.
La 1ère lecture des Proverbes est une leçon particulière appliquée à la femme « vaillante » dont le livre fait l’éloge. Elle est travailleuse, a souci des pauvres, « tend la main aux malheureux » Elle a vraiment bon cœur. Plus que sa beauté corporelle, en premier elle a le souci d’ouvrir son cœur au Seigneur.
Quant au Psaume 127 il nous a fait chanter : « Heureux le serviteur fidèle : Dieu lui confie sa maison !». Le père de famille, à l’imitation de sa femme, citée auparavant, doit aimer le Seigneur et « marcher selon ses voies » pour connaître un bonheur en famille.
Oui, le Jour du Seigneur arrivera ! A l’Evangile, à Jésus et son Eglise, et à Marie, notre mère du Ciel, confions le soin d’éclairer notre marche vers le Royaume des cieux et de nous obtenir la force d’avancer sur le chemin, même s’il y a des chutes !
Merci beaucoup, Père Jean, pour ton homélie qui explique très bien ce que sont les talents.
En ce qui concerne la fin du monde, certaines sectes l’ont prédit pour le 20 décembre 2012. Cela ne me fait ni chaud ni froid puisque je n’y crois pas. Pour moi la fin du monde serait de perdre la foi. Heureusement, je la cultive du mieux que je peux et je me sens bien nourrie des belles paroles du Christ.
Christiane
Nos talents doivent concourir à l’avènement du Royaume. Un Royaume de partage, de solidarité et de complémentarité. Personne ne peut prétendre n’avoir de pierre à apporter à l’édifice. Dans la parabole les talents sont avant tout distribué. Ils se présentent comme un don. Qu’as que tu n’aies reçu et ce que nous avons reçu c’est pour le bien de tous. Et à travers ce tous, le Royaume apprend à grandir. L’avarice et l’égoïsme freine l’avènement du Royaume. Et nous risquons d’être pris de cour.
Merci P. Jean de mettre au service des évangélisateurs, ce précieux outil de prédication. Quelle belle façon pour toi de concrétiser la parabole du jour: mettre tes talents au service des autres. L’apport de la réligieuse prédicatrice est original. Que pensez -vous de nous proposer quelques pistes d’entrée dans la célébration. Nous nous en profiterons volontiers comme le dimanche passé à parir d’une messe célebrée en Océanie.